L'opéra dans tous ses états
Le 24 avril: "La Traviata" - Verdi
Contre toute attente, La Traviata est un échec lors de ses premières représentations. Faisant fi de toute critique, Verdi entend s'inspirer de La Dame aux Camélias pour écrire sa pièce et l'inscrire parfaitement dans son époque. Le public est à ce point désorienté de voir des acteurs lui ressemblant qu'il boude l'oeuvre. Verdi se remet alors au travail et proposera une version se déroulant à l'époque de Louis XIV, plus en phase avec les us et coutumes de l'époque qui voulaient que l'opéra nous renvoie en des temps immémoriaux. Il faudra attendre le XXème siècle pour voir l'oeuvre remise à l'honneur dans son contexte original.
La Traviata devient vite incontournable pour qui aime l'opéra, et les grandes voix comme celle de Maria Callas souligne l'importance de la performance de la soprano interprétant Violetta, véritable point d'attraction de tout l'ouvrage. Associé à Rigoletto et Il Trovatore, La Traviata fait partie de ce que l'on appelle désormais la "trilogie populaire" de Verdi.
La Traviata est l'occasion pour Verdi de laisser transparaître certaines émotions très personelles, oubliant les passions exacerbées telles que nous l'offre régulièrement l'opéra pour des émotions plus intérioriées, plus fines et, dès lors, superbement touchantes, d'autant qu'elles sont sublimées par une musique totalement enchanteresse.
Une unique reprise cette saison et une reprise de choix. La romantique Violetta sera interprétée par Annick Massis. Cette soprano, d'une classe exeptionelle, est une interprète sensible autant qu'une belcantiste raffinée. Aldo Caputo incarnera Alfredo Germont tandis le père Germont sera interprété par Giovanni Meoni.
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